Elles ont modéré un panel intitulé "Questioning the turn of water-related risk policies towards nature" lors de la Conférence internationale sur les politiques publiques (ICPP) qui s'est tenue à Barcelone (Université Pompeu Fabra) du 5 au 9 juillet en format hybride. Vous pouvez consulter le programme du panel et lire les résumés des participants sur le site de la conférence.
Ce panel a rassemblé plusieurs études de cas où des solutions fondées sur la nature ont été mises en œuvre ou étudiées dans différents pays (France, Espagne, Allemagne, Pays-Bas, Suisse, Colombie), pour répondre à de nombreux enjeux (qualité de l'eau, inondations, érosion, élévation du niveau de la mer) et concernant différents acteurs (responsables de la politique urbaine, gestionnaires, entités étatiques, habitants, associations...).

Ce panel a été l'occasion d'aborder des sujets transversaux :

• La mise en œuvre des SfN nécessitent une exigence de participation des habitants/citoyens. A ce titre, les SfN permettent-elles une plus grande participation des habitants à l'élaboration des politiques ? La participation permet-elle d'accroître la légitimité (processus/résultat) des gestionnaires et de définir un nouvel intérêt général ? Quel est l'impact de la participation sur le choix des SfN pour les gestionnaires par rapport aux infrastructures classiques?
• "Laisser la nature faire son travail" : les SfN impliquent d'alléger notre volonté de maîtriser la nature pour favoriser le développement naturel de l'environnement, notamment par la gestion adaptative et les incertitudes associées. Les SfN remettent-elles en cause la position classique de maîtrise de la nature par les experts ? Dès lors, comment les gestionnaires et les experts intègrent-ils ces dimensions dans leurs pratiques ? Existe-t-il des résistances à cette nécessaire adaptation des pratiques ? Ces changements ont-ils un impact sur la confiance des habitants envers l'expertise et les solutions d'ingénierie ? Cette gestion adaptative est-elle adaptée ou contrainte par les cadres existants de l'action publique (i.e. projets développés dans un temps limité et à des échelles spatiales réduites... )?
• Nous avons vu que la définition et l'institutionnalisation des SfN est toujours un processus en cours. Les SfN apparaissent encore comme une expression floue et réinterprétée par différents acteurs. Cependant, cette ambiguïté de la définition est-elle une ressource pour l'action, agissant dès lors comme un consensus ambigu ? Certains acteurs remobilisent-ils des projets passés pour les qualifier aujourd’hui de SfN ? Quel est l'impact de ces modifications sémantiques et conceptuelles sur les territoires?
• Les SfN peuvent avoir des effets involontaires/néfastes/imprévus tels que la délocalisation des habitants, la gentrification, les inégalités environnementales/sociales... Cependant, quels sont les spécificités de ces effets potentiels des SfN comparés à d'autres projets de développement urbain ?